Dans la deuxième moitié du XIXe siècle,
la population canadienne-française, surtout installée
sur les bords du grand fleuve, se mit à émigrer
aux États-Unis à la recherche de travail.
Pour contrer ce « grand exode », le Gouvernement
décida d’ouvrir de nouvelles terres à
la colonisation. La fondation du village de Notre-Dame-des-Bois
s’inscrit dans ce contexte de colonisation et de
rapatriement.
Le 16 août 1869 le lieu fut érigé
en canton de Chesham par lettres patentes (le nom vient
d’une commune du comté de Buckingham en
Angleterre).
En août 1870, trois Franco-américains
firent l’acquisition de lots sur les rangs 4 et
6 : F.-X Dufresne, L. Dumaine et P.-U Vaillant.
En 1871, F.-X. Dufresne vint défricher
mais repartit faute de route; il est considéré
comme le premier colon.
En 1873, P.-U Vaillant fit la première
récolte sur un terrain ensemencé;
en 1875, il construisit la première scierie.
Le village lui doit son premier nom : « Vaillantbourg
».
Le 23 février 1875, fut sanctionné
l’Acte de rapatriement. La population se mit à
affluer. Le Gouvernement fit bâtir pour les nouveaux
arrivants l’« Hôtel des colons »,
vaste habitation permettant de les héberger avant
qu’ils se construisent une maison sur leur lot.
L’emplacement du village fut choisi à cause
d’une source abondante qui coulait dessous un rocher
(Rocher de la Vierge).
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L’abbé Alfred Desnoyers, curé
de Saint-Pie de Bagot et un des directeurs
de la Société de colonisation
de Bagot, vint visiter les lieux, accompagnant
l’agent de colonisation Jérôme-Adolphe
Chicoyne et son épouse. On lui demanda
de célébrer la messe. Le 17
juin 1875, se servant du rocher comme
d’un autel, il célébra
l’eucharistie en présence des
premiers arrivants. Cet événement
est considéré comme l’acte
de fondation du village. De huit qu’ils
étaient le 23 février 1875,
les habitants passèrent à 636
(31 octobre 1876).
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Récit complet de la première
messe décrit par: P. U. Vaillant (un des premiers
colons) qui a paru dans le journal "Le progrès"
de Sherbrooke le 26 juin 1875.
Le premier janvier 1877, Notre-Dame-des-Bois
de Chesham est institué en municipalité;
Le 4 décembre 1877, en paroisse.
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Les lieux de culte
1877 à 1906
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Aux tout débuts, en 1875
et 1876, l’Hôtel des colons était
transformé provisoirement en chapelle
pour servir de lieu de culte, puis au printemps
1877 il a été converti en chapelle
permanente.
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1906 à 1955
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Sérieusement endommagé par un
ouragan en 1906, il fut démoli pour faire
place à une église en pierre,
bénite en 1908 par Mgr Larocque, évêque
de Sherbrooke.
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Le rocher de la Vierge
En souvenir de la première messe, les habitants
disposèrent une statue sur le rocher; elle fut
bénite solennellement par M. Victor Chartier,
curé à La Patrie, le 15 juin 1876.
La statue fut offerte par M. Chicoyne (agent de colonisation)
qui souhaitait honorer Notre-Dame-des-Bois afin de remplir
la promesse faite à la Sainte Vierge 9 ans plus
tôt, de lui ériger quelque part un lieu
de pèlerinage, en reconnaissance d'une grande
faveur sollicitée dans le petit Sanctuaire de
Notre-Dame-des-Bois de France, lors d'un voyage en Europe
"La Presse" de Montréal,
Mars 1909
" Après s'être dirigés
un peu de tous côtés, les représentants
de l'autorité s'arrêtèrent
sur le flanc d'une colline en pente douce et
garnie de beaux arbres. L'endroit paraissait
sous maints rapports, répondre au but
que l'on cherchait à atteindre. Restait
la question de l'eau. Certaines plantes, qui
se montraient ça et là , laissaient
croire que la terre n'était pas privée
d'humidité. Les explorateurs étaient
à délibérer sur cette partie
assez importante de leur étude, lorsque
leur attention se porta sur ce qui parut être
un morceau de débris caché sous
une épaisse couche de mousse. Le déblayage
permit de reconnaître la présence
d'un rocher émergeant du sol, tandis
qu'à sa base jaillissait une source au
cours abondant et limpide. Cette dernière
constatation mit le sceau au choix définitif
de la colline, déjà remarquée.
"
" Le résultat de l'exploration fut
soumis à qui de droit et reçu
avec faveur. "
" Le rocher, qui venait d'être témoin
d'une cérémonie aussi sublime,
devait être désormais considéré
comme objet bénit. On résolut
de l'empêcher de tomber dans l'oubli ou
de servir à des usages profanes. Il fut
décidé de le couronner d'une statue
de l'auguste patronne de la future paroisse,
cette Madone devant être vénérée
sous le nom populaire de " Notre-Dame-des-Bois
"
Un décret épiscopal érigeait
ce coin de terre privilégié en
un lieu de pèlerinage, où vont
maintenant s'agenouiller les fidèles
des environs et même des localités
éloignées.
Avec les jours ensoleillés va renaître
l'affluence des pèlerins et les échos
du voisinage répéteront, avec
plus d'entrain, les accents du cantique cher
aux paroissiens de Notre-Dame-des-Bois :

Près de cette pierre bénie,
Tombe à genoux, peuple chrétien
:
Et que ta bannière chérie
S'incline en ce lieu trois fois saint.
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Les habitants du village et des environs avaient pris
l’habitude de vénérer la Vierge Marie
au rocher de la première messe et de déposer
au pied de la statue des fleurs cueillies dans les bois.
Voyant cette dévotion
naissante, Mgr Antoine Racine, évêque
fondateur du diocèse de Sherbrooke, émit
un décret officiel érigeant en
un lieu de pèlerinage le Rocher de la
Vierge, le 15 août 1883.
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Mgr. Antoine Racine
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15 août 1883 Sherbrooke
Décret officiel de Son
Excellence Mgr Antoine Racine, érigeant
en lieu de pèlerinage, le Rocher de la
Vierge
C'est pourquoi, désirant favoriser dans
la nouvelle paroisse de Chesham, dédiée
à Marie Immaculée, la dévotion
à la Sainte Vierge et récompenser
la piété des familles qui ont
construit et embelli le trône sur lequel
est placée la statue de la sainte Mère
de Dieu, nous avons réglé et réglons
ce qui suit :
Les quatre articles du décret.
1. Nous dédions et consacrons à
Marie le lieu où le 17 juin 1875, la
première messe a été célébrée
dans le canton de Chesham;
2. Nous désirons que ce lieu vénéré
soit désormais considéré
comme un lieu de pèlerinage, pour les
fidèles qui désirent obtenir quelque
grâce particulière, par l'intercession
de Marie Immaculée;
3. Nous accordons quarante jours d'indulgence
à toutes les personnes qui, visitant
ce lieu, réciteront à notre intention
(qui est la propagation et l'affaissement
de notre sainte foi, dans notre diocèse)
les litanies de la Sainte Vierge ou cinq fois
" Je vous salue "
4. Tous les ans, on fera dans l'église
paroissiale de Notre-Dame-des-Bois de Chesham,
une neuvaine préparatoire à la
fête de l'Immaculée-Conception.
Cette neuvaine commencera le 29 novembre de
chaque année.
Sera la présente Lettre circulaire lue
au prône de la messe paroissiale, le premier
dimanche après sa réception.
Sherbrooke, le 15 août 1883
Antoine, Ev. de Sherbrooke.
Par Monseigneur
H.O. Chalifoux, ptre, Secrétaire.
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Prière à Marie,
sous le vocable de Notre-Dame-des-Bois
(Immaculé
Conception)
Marie, étant l'Immaculée Conception,
prions-La dans le but d'obtenir, par Son intercession,
la grâce de ne jamais commettre de péché
contre la vertu de Pureté. (référence : Saint John Berchmanns, S.J)
" Ô Vierge très pure, conçue
sans péché, toute belle et sans tache
dès le premier instant de Votre conception, glorieuse
Marie, pleine de grâces et Mère de mon
Dieu. Reine des anges et des hommes, je Vous révère
très humblement comme la Mère de mon Sauveur.
Vous êtes l'Asile des pécheurs pénitents
je dois donc recourir à Vous :
Vous êtes la Mère des miséricordes.Vous
serez donc touchée de mes misères :
Vous êtes, après Jésus Christ, toute
mon espérance. Vous ne pourrez donc pas ne pas
agréer la tendre confiance que j'ai en Vous.
Oh! Rendez-moi digne d'être appelé Votre
enfant et d'être couronné avec Vous dans
le ciel. "
(Référence : page 17 de l'Album-Souvenir
du 75ème anniversaire)
Neuvaine :
Débuter par : " Ô Marie, conçue
sans péché, priez pour nous qui avons
recours à Vous"
Réciter la prière à Notre-Dame-des-Bois,
ci-haut inscrite
Terminer par 3 fois : " Bénie soit
la Sainte et Immaculée Conception de la Vierge
Marie"
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Signalons enfin que durant l’été
2006, des travaux de rénovation du Rocher
de la Vierge remirent à l’honneur
ce site des origines du village et de la paroisse.
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Incendie de l'église et reconstruction
1955, hiver pénible! Les paroissiens subissent
des vents violents et des froids sibériens; ils
s’enferment dans leurs demeures à cause
de mauvais temps. L'église qui était chauffée
au bois et au "bran de scie" ne fut pas épargnée.
Dans la nuit du 21 janvier 1955, une lueur sinistre
apparut : le feu envahissait le temple de Notre-Dame-des-Bois!
On sonna la cloche en signe d’alarme... Mais au
lever du jour, les paroissiens, la mort dans l’âme,
ne purent que constater la destruction de leur église.
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Le nouveau pasteur, l'abbé Joseph Quirion,
arriva à Notre-Dame-des-Bois en mars
1955 pour devenir l'âme dirigeante des
travaux de construction d’une nouvelle
église.
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Au printemps 1957, les fidèles assistent enfin
aux offices dans la nouvelle église.
La cloche qu’on avait retirée des cendres
a été replacée dans le clocher,
mais son timbre n`étant pas aussi sonore, une
nouvelle cloche fut achetée quelques années
plus tard.
La dette paroissiale de reconstruction de l'église
fut répartie sur 20 ans

Église actuelle depuis 1955
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Au printemps 1957, les fidèles assistent
enfin aux offices dans la nouvelle église.
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